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Mise en œuvre du projet Weoog-Paani : Les résultats engrangés présentés aux acteurs de la région du Nord

Publié le mardi 30 avril 2024 à 17h59min

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Mise en œuvre du projet Weoog-Paani : Les résultats engrangés présentés aux acteurs de la région du Nord

Débutée en 2019, la phase de mise à l’échelle du projet « Weoog-Paani" arrive à terme en mai 2024. Pour présenter aux parties prenantes de la région du Nord les résultats auxquels le projet est parvenu et réfléchir sur des mécanismes de pérennisation des acquis, un atelier se tient ce 30 avril 2024 à Arbolé. Porté par le consortium Tree Aid, SNV, UNCDF, et financé par la Suède, Weoog-Paani a été mis en œuvre dans 25 communes des régions du Nord, de l’Est, du Centre-sud et du Centre-est. Le projet a pour objectif principal de renforcer la promotion de la gouvernance locale des ressources forestières dans les forêts et des produits forestiers non ligneux, dans l’optique de la réalisation des objectifs du développement durable.

Dans la région du Nord, ce sont au total dix communes qui ont bénéficié de la mise en œuvre des activités du projet Weoog-Paani. De façon concrète, il s’est agi pour le projet, de promouvoir un environnement favorable à la gouvernance locale des ressources forestières, de renforcer les potentialités de régénération, de production et de préservation des espaces forestiers et d’adaptation des communautés aux changements climatiques ainsi que d’accroître les revenus des acteurs par la valorisation économique des ressources forestières.

Selon le coordinateur du projet, Abdoulaye Gango, le déploiement des activités a permis de renforcer les capacités des acteurs locaux sur la gouvernance locale et la gestion décentralisée des ressources forestières. Les communes et les communautés ont été également accompagnées pour identifier et matérialiser les forêts et onze plans d’aménagement et de gestion des forêts ont aussi été élaborés. Également, 139 entreprises forestières ont été créées et 13 pépinières ont été réalisées avec plus de 852 000 plants mis en terre.

Abdoulaye Gango, coordonnateur du projet Weoog-Paani

Afin de renforcer les capacités de régénération des forêts, des boulis ont été réalisées, plus de 247 000 pieds de moringa, de karité et de baobab ont été transplantés avec en moyenne un taux de survie de 67%. 18 jardins nutritifs de produits forestiers non ligneux, 4 points d’eau et 331 pistes d’accès ont aussi vu le jour dans les forêts.

« Nous avons les systèmes de conseillers techniques communaux (CTC) qui permettent aux communes de conduire avec succès leurs actions de gouvernance forestière. Il y a également des comités organisés en groupements de gestion forestière pour prendre en charge la surveillance et le renforcement des forêts. A côté de ces comités, il y a des entreprises qui permettent de valoriser les produits tirés de ces forêts pour améliorer les revenus des populations », a ajouté le coordonnateur du projet.

Le Tenkoalgd Naaba Karfo, représentant du chef de Gomponsom}

Pour pouvoir s’implémenter dans les communes, le projet Weoog-Paani a pu compter sur les chefs coutumiers. Pour le Tenkoalgd Naaba Karfo, représentant du chef de Gomponsom, les activités de Weoog-Paani ont permis de préserver les forêts qui étaient menacées de disparition et améliorer du même coup les conditions de vie des populations bénéficiaires. Il s’est engagé en tant que garant de la tradition, à poursuivre la communication auprès des populations, pour que les actions de préservation des forêts puissent continuer.

Le projet a bénéficié de l’appui du ministère de l’Environnement, pour la supervision des activités menées dans les communes et auprès des bénéficiaires. Le directeur régional de l’environnement du Nord, Harouna Ouédraogo, salue le caractère innovant du projet ainsi que les acquis engrangés, malgré quelques difficultés enregistrées. Il s’agit de l’opérationnalisation du transfert des compétences et des ressources et de l’immatriculation des forêts dont le processus est long et coûteux. Il dit espérer que d’autres phases du projet, viendront permettre de relever les défis cités plus haut.

Harouna Ouédraogo, directeur régional de l’environnement du Nord

Les délégations spéciales des communes bénéficiaires, ont aussi apporté leur contribution dans l’exécution de Weoog-Paani. A en croire le président de la délégation spéciale de Séguénéga, Ali Camara, les autorités communales ont joué un rôle de facilitation, pour permettre aux groupements dans l’obtention de certains documents comme les chartes foncières. Elles ont aussi appuyé le conseiller technique communal dans la conduite des activités du projet. Il s’est réjoui de la mise en œuvre du projet, particulièrement dans sa commune, car cela a permis de régénérer quatre forêts et ainsi atténuer les effets des changements climatiques, de renforcer les capacités des groupements de gestion forestière, qui peuvent à présent transformer les produits forestiers non ligneux et améliorer leurs revenus. Il a invité les populations à poursuivre les efforts, pour reverdir la commune.

Ali Camara, président de la délégation spéciale de Séguénéga

Pour les bénéficiaires directs du projet, sa valeur ajoutée sur leurs vies n’est plus à démontrer. Francine Sawadogo, de la coordination communale de la filière karité de Gourcy, confie que grâce à Weoog-Paani, elle et ses pairs ont pu bénéficier de renforcement de capacités sur la préservation des forêts et la transformation des produits forestiers non ligneux (fabrication de beurre de karité, de savon et pommade à base de beurre de karité, etc.). Elle ajoute à cela la participation à des foires ainsi qu’à des rencontres aussi bien au plan national qu’international pour des partages d’expérience. Même si le projet arrive à terme, Francine Sawadogo compte bien poursuivre la mise en pratique des connaissances acquises dans le cadre du projet pour améliorer ses activités de production.

Francine Sawadogo, bénéficiaire du projet

Avec la fin de la coopération bilatérale entre le Burkina Faso et la Suède, la deuxième phase de mise à l’échelle du projet Weoog-Paani ne pourra pas être déployée. Cela ne décourage pas pour autant les acteurs de mise en œuvre, qui y voit une opportunité pour se tourner vers d’autres partenaires. Aussi explique le coordonnateur du projet, Abdoulaye Gango, le renforcement des capacités des acteurs sur les plans matériels et techniques, devraient permettre la pérennisation des actions. Les participants vont également réfléchir au cours de l’atelier de clôture, pour proposer des stratégies de pérennisation endogènes.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

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