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Burkina/Nappe de poussière : « Protégez-vous pour éviter certaines maladies », recommande Ousmane Salgo

Publié le mardi 30 avril 2024 à 18h00min

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Burkina/Nappe de poussière : « Protégez-vous pour éviter certaines maladies », recommande Ousmane Salgo

En plus de la chaleur qui sape le moral, la population fait face désormais à une nappe de poussières sur la majeure partie du territoire, réduisant les visibilités et la qualité de l’air avec toutefois des améliorations par moments. À Ouagadougou, chacun y va de ses moyens pour se protéger contre ces poussières qui sont souvent source de maladies. Nous avons sillonné quelques artères du quartier Tampouy, ce mardi 30 avril 2024, à Ouagadougou pour faire le constat de la situation.

Le temps ne va décidément pas en s’améliorant. Depuis, le lundi 29 avril 2024, la majeure partie du territoire est couverte par une nappe de poussière. Selon les spécialistes, cette nappe de poussière a débuté dans les régions du Nord, Sahel, Centre-nord, Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins. Cette poussière intervient au moment où la population burkinabè en général, et de Ouagadougou en particulier, fait face à une vague de chaleur. Les températures sont comprises entre 30 et 43°C au cours de la journée. Dans la capitale burkinabè, les habitants qui sont sur le qui-vive face aux conditions météorologiques, se débrouillent comme ils peuvent pour se protéger de la poussière de grande étendue. Abdoulaye Bouda, attaché d’éducation, détaille son procédé pour faire face à cette poussière. « On connaît ces épisodes de poussières depuis des années. Pour me protéger des éventuelles maladies, je porte un cache-nez lorsque je suis hors de la maison. Par jour, j’utilise en moyenne trois cache-nez parce que je circule beaucoup en dehors du bureau. Le beurre de karité est aussi mon compagnon de tous les jours », confie-t-il.

De son côté, Ousmane Salgo, ouvrier de profession que nous avons rencontré alors qu’il prenait son petit déjeuner, se dit inquiet à l’heure actuelle. C’est pourquoi, il recommande aux uns et aux autres d’adopter des moyens de protection au risque de s’exposer à des maladies comme le rhume, la toux, les infections pulmonaires. Par mesure de prudence, André Sondo, quant à lui, a été prévoyant. En effet, depuis le début du mois d’avril, sa famille et lui, ont pris des mesures préventives connues de tous (fermeture des portes et fenêtres, usage de beurre de karité mais aussi de cache-nez) que ce soit à la maison ou à l’extérieur. Et qui visiblement marche assez bien. Cet informaticien de profession est optimiste pour les prochains jours. « J’ai envie d’être optimiste, car l’Agence nationale de la météorologie (ANAM) nous rassure », soutient-il.

Les achats de masque nasal se sont multipliés depuis l’annonce du mauvais temps par l’ANAM. Nous décidons de rentrer en contact avec les vendeurs ambulants. Chapeau sur la tête, et bien protégé, Aboubacar Taonsa, âgé d’une trentaine d’années, est un commerçant installé aux abords d’un feu tricolore au quartier Tampouy. Habile dans son domaine, il piste sans arrêt les usagers aux feux tricolores. L’arrêt au feu rouge est le moment le plus attendu pour ce dernier. Lui qui connaissait un recul de son activité, se frotte gracieusement les mains. Un cache-nez est vendu entre 50 et 100 francs CFA. Le coût de la boite entière est compris entre 1 000 et 1 500 francs, selon la marque. Le gain journalier de M. Taonsa, dans la vente, s’élève à 6 000 francs CFA. Les jours de chance, ce gain peut atteindre 10 000 francs CFA, nous confie-t-il. Dans un pays où tout ce qui touche à l’argent est assez tabou, ce montant n’est qu’indicatif. « Je remercie Dieu, parce que j’arrive à subvenir à mes besoins », se réjouit-il.

Cette forme de commerce n’est, cependant, pas sans danger. Notre commerçant ambulant est exposé aux risques d’accident. Il s’expose également aux injures et mépris de la part de certains usagers de la route, déplore-t-il. Un lendemain meilleur au bout de l’effort, c’est cet espoir qui le maintient aux bords des feux tricolores. Sa générosité nous a laissé sans voix. Malgré sa situation, il nous a tendu une pièce de 100 francs CFA, à l’issue de nos échanges, en guise de remerciement pour le clin d’œil. « Ce n’est pas beaucoup, mais prenez 100 francs CFA pour boire de l’eau fraîche », dit-il avec une voie chargée d’émotion. Une somme que nous avons poliment déclinée. Et comme le dit un adage populaire : « Ce qui fait de nous des êtres humains, c’est le bonheur de partager ». Assis devant son étal, Daouda Mandé propose une gamme de cache-nez. Il est le principal fournisseur de notre jeune « grouilleur ». Son activité lui apporte également une certaine satisfaction.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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